
Première grande aventure pour moi dans l’univers remanié de Disney, avec les romans Twisted Tale.
Alors, si tu ne connais pas, le concept de Twisted Tale c’est de modifier un élément important des histoires classiques de Disney, pour qu’ensuite, cela faisant effet boule de neige, tous les événements se voient chamboulés à leur tour.
Un bon moyen de faire du neuf avec de l’ancien. Ce qui perso, n’est pas pour me déplaire, en grande mordue de Mickey et Cie, que je suis.

Bref…
Avec Ce rêve bleu, de Liz Braswell ( éditions Hachette Héros ), tu t’en doutes, on retrouve le monde de l’intrépide Aladdin, et son idylle avec la magnifique princesse Jasmine.
Sauf que là, notre cher voleur au grand cœur ne va pas pouvoir obtenir l’aide du Génie bleuté pour faire de lui un prince. Car oui, Aladdin va bien foncer tout droit dans la gueule du tigre des sables et arpenter les couloirs de la caverne aux merveilles, mais il n’aura pas la chance de récupérer la lampe merveilleuse. Et comme tu le sais » pas de bras, pas de chocolat« … Ou plutôt dans notre cas, « pas de lampe magique, pas de vœux« …
C’est donc dans ce contexte légèrement différent de la trame de base, que le jeune homme va devoir affronter Jafar. Ce qui bien entendu, ne va pas être une mince affaire, puisque celui-ci sera bien décidé à être sultan ( à la place du sultan : il doit être pote avec Iznogoud ) et à imposer ses règles à tout Agrabah.

J’en pense quoi ?
L’idée d’une réécriture donnant un ptit coup de jeune à cette histoire qui vient de mon enfance, n’est pas pour me déplaire. Avoir une version alternative est sympathique et permet de se remémorer des souvenirs de môme tout en côtoyant l’attrait de la nouveauté.
Ce que j’ai le plus apprécié, c’est le fait de découvrir les personnages sous un nouveau jour. Aladdin n’est plus le héros de l’histoire, prêt à voler au secours de sa bien-aimée à chaque petit problème. Dans cette version, les femmes ont un plus grand rôle à jouer que dans la version classique. Car même si Disney avait un peu rendu Jasmine rebelle puisqu’elle refusait d’épouser n’importe quel prince qu’on lui avait mis sous le nez, elle n’en était pas moins ultra naïve.
Là, la jeune femme ainsi que d’autres protagonistes féminines, vont taper du poing sur la table, et faire valoir leurs idées.
On nous montre aussi plus le côté obscur d’Agrabah. Et pas seulement vis à vis de Jafar. Lorsque l’on regarde le dessin animé de Disney, on a de l’affection pour ce petit bonhomme rondouillard qu’est le sultan. Alors qu’en y réfléchissant bien, on peut voir ce qui se cache derrière lui. Pendant que le père de Jasmine s’amuse avec ses jouets, le peuple meurt de faim et la misère grandit dans les rues de la cité. C’est donc bien lui, le fautif au départ. C’est le sultan qui n’est pas capable de prêter attention à son peuple, préférant s’occuper de sa petite personne. Un côté plutôt estompé dans la première version.
Ce twist a un côté bien plus sombre que l’histoire habituelle de Disney. On y croise des morts vivants, tout en décryptant des allusions salaces. Ce rêve bleu s’adresse donc à un public moins jeune.
Jusque là, ce What if est plutôt cool, avec ses clins d’œil au dessin animé glissaient par-ci par-là. Mais ce qui m’a un peu freiné vient des premiers chapitres du livre. On reprend les péripéties du début du dessin animé bien trop tôt selon moi. Ou du moins trop en détail. Il faut avoir lu pratiquement 1/3 du bouquin pour voir un changement s’opérer. De quoi perdre en route pas mal de lecteurs qui espèrent rentrer vite dans le vif du sujet.
Autre petit point qui m’a dérangé, c’est l’utilisation du Génie. Déjà dans la version de Disney, j’avais le sentiment qu’il donnait beaucoup plus de sa personne que ce qu’il aurait dû. Il ne se contente pas de faire d’Aladdin un prince, en changeant son apparence et en lui refilant quelques piécettes. Il reste auprès de lui pour lui souffler quoi dire à la princesse et l’aider à conquérir son cœur, tout en en mettant plein les yeux à tout un chacun. On est bien loin du simple vœux réalisé, style la marraine de Cendrillon qui va simplement la relooker et lui imposer un couvre-feu.
Et bien dans ce twist, le Génie accompli encore plus de petits gestes à tout bout de champ. L’auteure tente bien de justifier ça vite fait dans un passage d’un chapitre, mais perso, je trouve ça mal ficelé. Ça ne prend pas.
Sans vouloir te spoiler, je reconnais que la fin m’a étonnée. Je ne m’y attendais pas, bien trop habituée aux petits oiseaux bleues qui gazouillent de Disney. Un bon point pour ce roman.
Ce qui du coup, me laisse un avis mitigé sur cette version alternative. J’adore le concept, mais je n’ai pas totalement adhéré avec la façon dont il a été travaillé ici.
Ce qui ne m’empêche pas d’avoir très envie de lire l’intrigue sur Ursula ( je suis fan de ce perso) ainsi que celle sur Elsa et sa frangine!

NB : Heureusement que ce livre vient de la bibliothèque, car à 16€90, je trouve que ça ne le fait pas trop d’avoir des pages mal coupées ( donc trop grandes ) et du coup, toutes pliées….